Arctic Monkeys – Tranquility Base Hotel + Casino

Meilleures chansons du disque : Tranquility Base Hotel & Casino, Four out of Five, The World’s First Ever Monster Truck Front

Alex Turner et sa bande nous reviennent pour un 6ème album très attendu. 5 ans après l’excellent AM, le génie désinvolte compose sur piano Steinway Vertegrand, offert pour son anniversaire. Et cela change tout. S’en dégagent moins d’énergie directe, une introspection latente et des sonorités jazzy-lounge. A noter que ce nouvel opus se déroule dans un resort de luxe sur la lune, dépeint par Alex Turner lui-même sur la cover mixant base de science-fiction et enregistreur de studio. MOTEUR !

Fumoir embué. Club des gentlemans devenus trentenaires. Chesterfield moelleux cognac. Le temps est venu de faire une synthèse. Un bilan. On s’adoucit. On devient nostalgique. Il est loin le temps fougueux des « I Bet You Look Good on the Dancefloor » et ses frasques rythmiques intensives. Profitons. On rembobine. Et on profite. [Star Treatment].

“The arrival of the Strokes changed what music I was listening to, what shoes I was wearing.

[One Point Perspective] L’idole d’une génération a la banane. Verres fumés, cheveux gominés. Il caresse le temps de son articulation éloquente. La basse attise un groove enchanteur. Un groove hip hop.

[American Sports] La pensée s’accumule. Rêveries d’un évadé du système. On sent une certaine urgence mélancolique.

[Tranquility Base Hotel & Casino] Lassitude douce, lueur de vu-mètre de studio. Le single est dans la boîte.

[Golden Trunks] Pièce théâtrale, phrasé introspectif. Une sorte de pause. 

[Four out of Five] Les mots claquent, la caisse claire ponctue. La guitare acoustique accompagne. Un emballement final. Un peu plus classique, un air de single. Un certain David Bowie.

[The World’s First Ever Monster Truck Front] Puisqu’on vous dit que les claviers sont de sortie ! Un je ne sais quoi qui m’évoque les Beatles. Un sous-marin jaune. Et même Pet Sounds des Beach Boys. Probablement l’univers enchanté d’une boîte à musique.

[Science Fiction] La guitare est un arc électrique. La basse prend ses aises. Quelques ponctuations fantomatiques.

[She Looks Like Fun] Un contraste intéressant entre l’angoisse et la légèreté. Le ciel se charge puis s’éclaircit. Humbug n’est pas loin. Un solo des 1’50 qui transporte Liverpool sur le devant de la scène. L’intensité en peu de notes.

[Batphone] Le mariage parfait du clavier et de la guitare. Un jeu de slide en pleine tempête désertique (1’53).

[The Ultracheese] Il s’agit ici d’une ballade. Rêveuse. Point d’orgue, point barre.

Tout au long de l’album, je ne peux m’empêcher de songer au grand Serge, et à son oeuvre Melody Nelson ronflante de basse. Nous commencions cet article en référence aux Strokes, qui ont fait basculer le jeune ado Alex Turner dans le Rock. Puis, ça et là, les 60s, des ponctuations 70s, des clins d’oeil joliment faits à des groupes cultes. Pour nous emmener encore ailleurs. Un album qui évolue. L’évolution des gars de Sheffield. Après les fougues de la puberté, la maturité.

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