Kelley Stoltz – 4 New Cuts (EP)

Écoutez TOUT en priorité, ce n'est qu'un EP les amis.

Kelley Stoltz est un inconnu. Jusqu’à ce jour de découverte heureuse d’un titre hasardeux synchronisé sur mon iphone. Puis un autre. Tiens, le tout forme un EP. Creusons plus loin pour découvrir que l’artiste n’en est pas à son coup d’essai. Avec 11 albums (EP inclus) sur son CV depuis 1999, sa créativité semble aller bon train. Et RocknFolk de lui octroyer un beau 4 étoiles pour son nouvel album (que je dois encore écouter). Alors oui, le hasard fait bien les choses, parfois. C’est le résumé de cette journée.

Un voile lumineux et une impression subaquatique. “Put That in your Pipe”. Des bruits épars, un clapotis, quelques sons tribaux, une voix apaisante et une basse jazzy. Le solo se fait aérien et délicat, très Mark Knopfler dans le jeu et le son, entouré d’orgues en soutien nuancé. Un titre magnifique fouillé et pas simpliste. Travail d’orfèvre instrumental qui ajoute ça et là clins d’oeil et autres détournements. Le ton est donné. Un “Girl, you’ll be a woman soon” caressant.

“Peoples Park” arpège simplement, à la façon d’un bon vieux Beatles dans la mélodie et le chant. Genesis dans l’écho. Montée crescendo, flanger qui décolle. Basse qui module élégamment les tonalités et apporte du liant entre chaque phrase. La guitare se fait discrète dans l’aigu, inspiration boîte à musique. Refrain-chaotique de l’hyperespace mais restant mélodique. Un son que l’on ne connait pas, cela fait du bien. Les couches se superposent, les canards cancannent (2’03), Jean-Michel Jarre couine. Puis ce refrain psychédélique.. Et rebelote. Inattendu.

“Redirected” montre une façade plus rock de l’artiste. Une rengaine à la Miles Kane. Toujours simple dans la composition, l’intérêt réside dans l’énergie, le traitement du son et notamment cette couche électro qui infuse le fond. Subtilement rajoutée, celle-ci évolue au gré de l’humeur et des couplets/refrain. Jusqu’à ce piano de piano-bar (2’10), un peu désuet mais fantastique.

“Some Things” met la basse à l’honneur dans un western déprimé. Revival 70s/80s, ou Last Shadow Puppets pour une version plus contemporaine. Du Cure, parfois. Ultime duel, inquiétant, saupoudré d’un twang de Telecaster reverbé. Les claviers torturés et merveilleux s’expriment sur une basse rondement menée, millimétrée, qui assoie le groove du titre. Là encore des sons inconnus, fraîchement inventés, triturés, magiques. Une production très propre et un résultat digne des meilleures bornes d’arcade. Si, si.

4 titres qui ouvrent notre année 2016 élégamment. Paru en 2015, cet EP était passé à la trappe (la mienne). Alors comment? Pourquoi? Il arrive parfois qu’un label intrigue. C’est le cas de Castle Face Records qui m’a mené jusqu’à cet artiste au départ. En fouillant, nous découvrons des pépites qui forgent un ton. Heureusement.

Créatif, subtil, inspiré, Kelley Stoltz nous montre que Rock, Pop et Ballade ne font qu’un. Mais pas seulement. L’enfant quadra touche à tout. Tout seul. Passant aisément d’un instrument à l’autre, cet esprit compose pourtant un tout. Couches unies et unifiées, chacune ayant une raison d’être, géniale. Et il innove. Le Rock est avant tout un état d’esprit.