The Strokes – Angles

Les deux titres à écouter d'urgence : Call me Back, You're so Right

Guitares édulcorées, son compressé, synthé des 80s… Les Strokes se lâchent et haussent le ton “nous sommes vivants”, semblent-ils nous crier à travers cet album. Et cela commence fort. Machu Picchu, Under Cover of Darkness, ça balance sec, ça groove.

Personnellement, je reste admiratif de l’harmonie, de la maîtrise parfaite des parties de guitare de Hammond Jr et Valensi, toujours complémentaires, efficaces et reconnaissables.
Si le son des Strokes devient “bonbon”, chamallow rose moelleux, c’est pour mieux coller à notre époque. La recette, au fond, reste inchangée.

La voix de Julian semble parfois sortie d’une borne d’arcade, annonçant fièrement un high score imminent. Mais quelle créativité! You’re so Right est un exemple de territoire jusque là inexploré où tout finit par se répondre au gré de détours sinueux.

Alors oui, le son est petit, grésillant (chaque guitare bourdonne comme un insecte devenu fou), la batterie réduite à la frappe caisse claire/kick (la cymbale planquée derrière le mix). Mais Games s’annonce déjà, avec son intro “bande son de concours de rollers” toujours très 80s. Mais la basse semble vite évoquer autre chose: un jeu de plate-forme dans lequel un héros évolue en sautillant (alors forcément on se surprend à repenser à la belle époque), les profondeurs aquatiques, un vaisseau spatial. On imagine.

Call me Back devient introspectif, à la recherche d’une composition nouvelle, faite de moments et de tableaux. De points suspendus. De doutes persistants. De flashbacks. Rigolo.

Metabolism est râté, avouons-le. Pour la peine et si vous êtes en recherche d’un hymne pour stade, autant écouter du Muse (époque Sunburn).

L’album se termine sur une note déjà nostalgique. Life is Simple in the Moonlight semble faire le bilan. Un solo digne d’un bon Daft Punk, reposant et hors du temps.

Avec Angles, The Strokes ne fait donc pas la révolution. Mais ils signent leur évolution. Leur révolution?