Nous poursuivons notre série de chroniques consacrées aux groupes rock made in France avec les Deputies.
Sur ce premier mini album de 6 titres paru fin 2012, le quatuor impose un garage rock solide et ultra-énergique dans la même veine que celle des Bigmoneymakers. La touche british rock en plus. Des riffs parfaitement ciselés, un chanteur qui dégage, dont le timbre et la gouaille apposent leur signature au groupe. Un timbre qui sans tomber dans le risque de la singerie évoque un Peter Doherty juvénile, la défonce en moins.
La recette garage pop rock fonctionne bien. On y retrouve les ingrédients classiques : riffs de guitare alambiqués, batterie alternant beat métronomique et mitrailles de toms, tempos alternant accélérations et répits, basse groovy, refrains accrocheurs,… Une recette maintes fois éprouvée mais que nos frenchies s’approprient sans démériter au regard des groupes anglo-saxons. A l’image de cet excellent “Back in town” qui attaque sur un beat à la Bloc Party (l’intro de toms de batterie prise en tenaille par une rythmique binaire basse/guitares du meilleur effet) avant de surfer sur un refrain homérique et bravache qui donne envie de taper du boots sur le dancefloor. “Smith & Weston” évoque un autre groupe parisien de cette scène garage rock : les Arrogant Criminals. Avec toujours cette même teinte de Libertines/Babyshambles dans le chant et la composition.
Le temps d’une ballade les Deputies laissent reposer la frénésie de leur répertoire garage dance rock avec la très Libertines mais ennuyeuse “Louise Avenue”. Les débats reprennent immédiatement sur “You gotta” qui s’essouffle sur la durée. Disons que la formule est quelque peu éprouvée avec ces enchaînements d’accords plaqués/caisse claire qui accusent un peu le coup…
On préfère nettement le combo lorsqu’il remet le pied à l’étrier d’un impeccable “Hustler”, titre furieusement rockabilly dans la veine de groupes comme The Vaccines jammant avec The Hives. Ou lorsqu’il nuance son jeu sur “Selfish girl”. Là les Deputies dévoilent une autre facette intéressante de leur jeu : les couplets appuyés sur une frappe de toms militaire, le chant qui opte pour un registre plus grave et dramatique et le final aérien de la chanson permettant de laisser respirer un groupe qui joue globalement très serré comme tout bon groupe garage rock qui se respecte.
Un bon premier album, sans prétention, qui se contente d’aller à l’essentiel. Un disque bien mixé et produit. Que l’on écoute et réécoute avec plaisir. Oui la scène rock française underground abrite en son sein des petites pépites du calibre de Deputies.
Ici à RocknRank on vous donnera progressivement de quoi charger vos barillets.
“Hustler ” et “Back in town”, les 2 titres à écouter d’urgence pour une bonne dose d’adrénaline