La Femme – Mystère

Les 5 titres incontournables : l'enchaînement magique des 5 premiers titres de l'album.

RocknRank était déjà revenu sur le quasi Culte premier album de La Femme “Psycho Tropical Berlin”. Le 2e album dévoilé, c’est par l’odeur alléchée que je me penche sur ce nouvel opus. Chronique jubilatoire et épileptique d’un album riche de 16 titres et équilibré. Entre démons adolescents et spleen enfantin.

C’est le début. Déjà le game over pointe, dernier champignon. Mon héros de plate-forme scintille de faiblesse. Il faut nous refaire une santé. Bande son de défilé post moderne, robots aliénants. Humanoïdes automates de la consommation. Phaser, cutoff. Tapis volant. Pointe d’Orient. Pharaon. “Sphinx”.

“Le Vide est ton Nouveau Prénom”. Ballade mélodique et mélancolique. Choeurs d’église. Le temps qui passe, l’oubli. Un jour quelqu’un prendra cette place. Fatalisme noir sur jeu de chaises musicales amoureuses. Du Françoise Hardy belle époque pour la naïveté douce.

“Où va le Monde ?”. Bb Brunes en mode adolescent, surf franchouillard. Basse compressée compacte. Les indigènes sifflent sur la colline fumante de poussière. Sabots sautillants. Cavalcade. Son clair cristallin, reverb qui fait splash en onomatopées. Indochine. Crise de couples. Solo vibrant simulant un harmonica. Les Dalton. Des cactus. La fureur de l’Ouest.

Sonnerie. Fin de récrée, en rang par deux. Spleen enfantin de la rentrée des classes. Une voix arrondie façon Coeur de Pirate. Le stress de l’inconnu. Les cartes sont redistribuées. Paraître. Amours de jeunesse. Conseiller d’orientation. Un récit boutonneux plus profond qu’il n’en a l’air. Tu regretteras “Septembre”.

Plus grivois, “Tatiana”. Philippe Katerine, les Forbans ouap ouap. Les rallyes modernes de club à 17h. Histoire furtive d’une rencontre spotlight.

“Conversations Nocturnes” est un micro trottoir. Prendre le pouls d’un centre ville. Jeunesse bourrée. Gin Tonic. Pouls épileptique. “SSD”. Axel Bauer, Thierry Hazard. Pour preuve le mot “réverbère”.

“Exorciseur”. Une bande son à la Melody Nelson. La guitare fait du goutte à goutte. Quelques clins d’oeil hip hop, des bruitages. Crac boum Hue. Gainsbourg en goguette.

“Elle ne t’aime pas”. Un faux air d’Etienne Daho. De l’électro tricolore. Bande son d’une romance qui se termine. L’annonce fatidique inévitable. Prise de conscience. Un nuage avant l’éclairci.

“Mycose”. Le titre annonce un morceau léger. Façon Sexy Sushi. L’enfer romancé d’un parasite qui assiège. La guitare reverbée en multiples splash est fantastique. Le vide est comblé. La basse fait défiler une galaxie. Prise d’altitude face au problème. Solo intergalactique. Rdv sur Pluton.

“Tueur de Fleurs”. Boîte à musique féérique. Clin d’oeil aux bonnes années des Cure dans ce son vibrant et lumineux. A part cela, pas grand intérêt pour ce titre que je trouve moins abouti.

“Al Warda”. Jeu de voix féminines et enfantines. Miroirs de sons qui réfléchissent et se répondent. Une certaine bulle de bien-être enveloppant. Les cuivres et les cordes emportent la fin d’un titre apaisant et mystérieux.

“Psyzook”. Zouk au clair de lune. Déhanché, tapis persant. Pays d’Aladdin. Les milles et une nuits au pays des tropiques.

“Le Chemin”. Fanfare militaire. Puis un monde bonbon. Moins d’intérêt immédiat.

“Vagues”. Introduction quasi religieuse. Melodie d’église. Si vous avez déjà nagé avec une baleine ce titre vous évoquera peut-être le large et ses profondeurs bleu abysse. Le soleil qui perce les bleus. Le chant grave d’un mâle quittant l’obscurité pour respirer un instant à la surface. Ou peut-être pas. Un peu d’Archive après 6’20. Le synthétique électronique reprend le dessus. La vie citadine écrase les profondeurs-refuges. L’homme noie ses homologues cétacés. La fin d’un monde et d’un album.

“Always in the Sun (Bonus Track)”. Mais pourquoi donc un bonus? La fin était si belle. Nous remontons à la surface technologique. Plutôt bien faite mais plus adéquate en tant que single. L’envie de danser, sur les décombres du titre précédent.

Paroles simples, souvent parlées. Une écriture rythmique. Un album qui joue l’adolescence, les jeux vidéo, les amours premières. Une électro actuelle, accessible et vibrante mixée à un rêve éveillé de surf music ado. Sur 16 titres, j’en garde 14. C’est énorme. L’intention de montrer des facettes diverses et très souvent réussies. Des paroles avec du sens. Une démonstration d’une scène française intelligente, cynique et fantastique. Un bon esprit, à garder. A regarder en live. Cheers.