Le voici. Le deuxième album de Melody Prochet. Forcément un événement attendu, tant j’ai été séduit par la première mouture. Féminin, frais, torturé, doux et violent. Un doux mélange noise électro toujours cotonneux. Abordons donc celui-ci avec sérénité. Et titre par titre.
1- Cross my Heart
Médiéval. Puis une ritournelle éblouissante. Traînant comme une chanson de Serge Gainsbourg. Murmures délicieux. Mellotron, violon. Puis la folie. Les bandes s’inversent. Le troubadour joue du flûteau. Des sonorités electro/hip hop. St Germain. Un doux mélange de genres. La faune, la flore power. Et en Français s’il-vous-plaît. Exactement l’idée de la cover. Un Air enchanté.
2- Breathe in, Breathe out
Énergie pop, powerchords. Riff mélodieux. Soleil rasant. Apéritif, sortie de bain. Long, échos multiples infinis. Le premier single également. Le chant d’une baleine ricoche. Jusqu’à la rive et ses rivages bétonnés. Cris. Effroi. Il est temps de rentrer.
3- Desert Horse convoque les machines. Un air de Starlight des Supermen Lovers (mais comment puis-je me souvenir d’un tel titre ?), en quelques accords innocents. Puis un groove magistral à la basse compressée. État d’urgence. Les sirènes environnantes s’épuisent pour finalement charmer les serpents. Le Maroc, l’Inde. Un vocoder Daft Punk et des airs innocents d’Emily Loizeau. L’arsenal. Larsen. 2’30. Un voile s’empare de nous. Baldaquin. Moustiquaire. Aventurier. Boîte à musique. L’immensité du désert, la fougue équine.
4- Var Har Du Vart. C’est suédois. Et ça sonne Brésilien. Ne pas se fier aux apparences. La bossa nova nordique nous envahit. Cordes déglingues, plage d’eau gelée. L’aube lointaine et l’éveil des insectes. La rosée du matin et le joyeux bordel du lever du soleil. La joie de la solitude.
5- Quand les Larmes d’un Ange Font Danser la Neige. Une chanson de variété en apparences. Frais. Pétillant. L’ouverture d’un Perrier en été. Breaks de batterie prolongeant l’attente. La cadence est à la rêverie. Sous un pommier normand. En hiver.
6- Visions of Someone Special, On a Wall of Reflections. Un folk flamenco. Un hymne à Gainsbourg. Une Ford Mustang. La basse joue des coudes dans le fond de la pièce. Bar lounge. Mais c’est ici un compliment. La tension retombe un instant. “La lumière du soir éclaire les idées noires”. Le début d’un espoir.
7- Shirim. Sample renversé. Beat lourd machinal. Compression maximale. Un morceau pour danser ou chiller. Funky disco. Ou trip hop. Le final se joue des mélanges. Des couches et des sous-couches. Avec ce sens du son torturé mais toujours sympathique. Nous atterrissons sur la planète électro. French Touch.
Melody Prochet a été contrainte de repousser la sortie de son album. On ne lui en veut pas.
Pansement de plaie. Changement de sujet avec un flûtiste troubadour. Pour mieux chasser les nuages et recoudre les fêlures. Une ôde à la rêverie psychédélique, une dream pop sympathiquement féminine. Un éclairage clair-obscur à la bougie magique.
Bon voyage stratosphérique. Au casque.
En prime, un beau clip :
Quelques liens :
– La chaîne Youtube officielle de Melody’s Echo Chamber
– La page Facebook