The Pineapple Thief – Your Wilderness

Les 3 pépites nécessaires : In Exile, Take your Shot, Fend for Yourself.

Your Wilderness. Une écoute. Un album. Une critique. Ecriture automatique. The Pineapple Thief. Kézako?
J’introduis simplement avec quelques éléments de contexte. Fleuron de l’écurie Kscope (Porcupine Tree, Steven Wilson), The Pineapple Thief est relativement méconnu en France (et par moi!). Bruce Soord mène la troupe en tant qu’auteur/compositeur/arrangeur/guitariste, ici bien entouré de Gavin Harrison (ex-batteur de Porcupine Tree) et de John Helliwell (Supertramp) à la clarinette. Rien que ça. Et je parle de leur 11ème album.

“In Exile” convoque d’emblée les grands espaces. La reverb claque sur les fûts avant de s’éteindre patiemment. La basse gronde. Les guitares saturent et hachent. L’Amazonie, les éléments. L’eau, l’air, le feu. Un Perrier. La voix semble familière. Solo de shredder grandiloquent. Avant l’embrasement. Un titre qui prend aux tripes. Qui se construit petit à petit. Sans crier gare.

“No Man’s Land”. Introspection lumineuse. Clair-obscur qui s’éclaire à la bougie. Pensées nocturnes. La prise de son de la guitare est vibrante. La voix effleure en s’excusant. Peu d’accords, pas mal de classe. Puis la rupture. 2’25 gronde. Les fûts brisent la glace.

“Tear you Up” muscle le jeu toujours en douceur. Le voile apaisant s’empare de nous, dans une atmosphère pourtant néfaste. Rage de saturation progressive. Des suspensions et des colères. Un Death Cab qui s’impatiente. Une guerre de planètes.

“That shore”. Écho qui perle sous les répétition. Sous-bois et rosée du matin. Sonar de dauphin. Bande-son d’une plongée en fonds marins entourée de raies mantas.

“Take Your Shot”. La tension revient. Nous sommes d’emblée dans le vif du sujet. Les accords sont intelligents et louches à la fois. Je ne sais sur quel pied danser. Un emprunt à There There de Radiohead pour le côté tribal acoustique. Un solo digne des Guns des années folles. Rage de wha et mur d’amplis. Du Kirk Hammett dans la descente. Du bon son surtout.

“Fend for Yourself” est une ballade solitaire. Un voyage libre au pays acoustique, des cordes, des vents (1’45). Un doux voile caressant alors que le soleil se lève. La simplicité magique et belle. Une voix soufflée bien posée. Le clavier pose les bases. La guitare mouline en éventail. Les vents m’évoquent des bribes de Noir Désir. Du jazz. Rafraîchissant l’été. Peut-être oppressant l’hiver.

“The Final Thing on my Mind”. Les notes simples du riff introductif se complexifient en se tordant. L’harmonie se jouent à une note. Mineure. Bande-son toute trouvée d’une ascension montagneuse, dans le flou du manteau neigeux. Perdition. Alerte. Trou noir. La voix traîne et se répond elle-même en échos inlassables. Coups de gueule de basse. Concerts de cymbales. Comme d’ultimes appels. 3’50 nous propose une respiration. Cela aurait pu clôturer l’album. Mais il me manque un décroché supplémentaire, un je-ne-sais-quoi qui me laisse coi.

Serait-ce le cas avec le dernier titre “Where we Stood”? Non. Une clôture en douceur. Rien de plus.

Chaque chanson est un film. Ouverture, intrigue, dénouement. Un album lumineux qui fait voyager. Par différentes contrées. A découvrir rapidement pour vos moments égoïstes qui rechargent les batteries.