Bigmoneymakers – Hope it’s not too soon (EP 5 titres)

Les Parisiens (de Palaiseau plus précisément) de Bigmoneymakers (dont c’est le deuxième opus) cuisinent un garage rock frais et dansant dans la lignée de groupes comme Wire, Gang of Four, The Clash, The Specials et Blondie pour les influences lointaines et The Strokes, Arctic Monkeys et Franz Ferdinand pour les influences contemporaines.

Arme fatale du groupe : des guitares sautillantes se répondant du tac au tac sur une rythmique basse/batterie au beat disco et groove à la fois. A l’image de cet excellent “Not that hot” porté par un refrain redoutable qui laisse transpirer du Skip the Use et du Naïve New Beaters dans le flow syncopé du chant.

Mais les limiter à ce seul garage rock binaire discoïde ne serait pas leur rendre justice. Sur la chanson “Hope it’s not too soon” (très chouette clip “DIY” au passage) les Bigmoneymakers vont chercher le modjo sur un astucieux gimmick reggae/ska rock tout en distillant subtilement une touche de noirceur dans les excellents choeurs caverneux arrangés pour la chanson. Pas révolutionnaire mais efficace. Astucieux tout comme l’introduction du disque sur la chanson “1789”. Ouverture sur arrangements pop baroque au clavecin avant de s’engouffrer sur une fulgurance digne d’un bon titre de The Clash. Refrain viril en bout de course. Avec un fil conducteur symphonique en gouvernail. Malin tout comme l’échappée belle psycho western rock sur le solo de “Born Filthy” bien que le moins bon titre du disque car un peu plat sur la première moitié de la chanson…

Pour les avoir vu en live, on ressent parfaitement cette alchimie et énergie d’un groupe qui joue serré, la tête dans le guidon, avec une précision métronomique stupéfiante. Et ce n’est pas la bombesque “Tired to get fired” qui prétendra le contraire. Un hit en puissance. Magistral exercice duettiste de guitares : ces riffs menaçants qui foncent à vitesse effrénée sur la highway, propulsés par une ligne de basse à la Blondie démentielle. Le final instrumental ? Du Stuck in the sound dans le moteur. Hypersoniques, les Bigmoneymakers décochent un uppercut qui laisse KO debout. Parfait. Ces parisiens savent jouer et sont un très bon cru french rock à découvrir.

2 bombes à sur ses playlists en soirée : “Tired to get fired” et “Not that hot’.”