Husbands – Husbands

Ça commence comme une pub. La nouvelle Renault engage un virage, un deuxième. Ou peut-être était-ce une nouvelle banque en ligne. Peu importe. Une impression douce de connaître, je ne sais d’où. Une immédiateté travaillée. Originaire de Marseille, le projet réunit 2 Mathieu (Kid Francescoli, Oh!Tiger Mountain) et un Simon (Nasser). C’est peut-être pour cela.

Alors on peut parler de Metronomy, MGMT ou Phoenix. Mais le groupe s’appelle Husbands, au pluriel.

Le titre d’ouverture dépote. “Dream”. Parfait pour le commute en métro du matin. Ou le dernier métro. Les deux extrêmes sans aucun doute. Le moment où nous émergeons d’un sommeil réparateur. Qui se termine en rêve éveillé fait de cordes et de claviers.

“Who Knows” est R’n’B, nonchalamment désuet. Une prise en studio feutrée, qui ressemble à une démo inachevée. Et pourtant le titre apporte une once de décalage rétro-funk. Accords suspendus en contretemps, l’essence du reggae. Et l’accumulation de voix. Réunion impromptue.

“You, Me, Cellphones” ressemble à un hymne moderne. Le pouvoir enchanteur et central du téléphone. A part ça, c’est sympa. Ça s’écoute rapidement et le groove ne déçoit pas. Rien de nouveau, l’après Kavinsky.

Souvenez-vous de Sexy Sushi. “Where is my ego?” reprend cette synthé-basse toms en cascade et l’ironie cynique ambiante. Certains trouveront cela girly. Je vois une passerelle dans le solo de guitare désemparée avec certains titres des Cure. Et surtout le titre s’emballe vers une ambiance galactico-jeu-vidéo.

Metronomy nous voici. “If I can feel it” est construit autour d’un sifflement de synthé qui revient. Un brin inintéressant en soi, mais le comique de répétition fonctionne. Nous l’apprivoisons.

“Skip to the Left” mérite son nom, mais j’aurais plutôt cliqué à droite. Passons à la suivante, donc.

“Let me Down (don’t)”possède des basses ronflantes à réveiller un mort. L’âme du clubbing robotique, le silence pour mieux repartir. Un travail de DJ. Pas pour tous les jours, du coup.

“Intermission” est une pré-ouverture vers Everyday qui annonce les vacances. Voix triturée, descente de xylophone, un brin tribal (Vampire Weekend est passé par là).

“Overseas” est ma préférence à moi. Mais pas vraiment. Mou et des réminiscences Daft Punk dans le traitement mélodique de l’arpège final. Ni Run Along, Son. La première partie de l’album est bien meilleure. Même le Michel-happy-ending semble marketé. Dommage.

Un démarrage sur les chapeaux de roue, avec 5 premiers titres péchus et bien foutus. Un excellent maxi, qui aurait pu s’arrêter là. Quand la lassitude gagne, on en oublie l’essentiel. Mais ne faisons pas comme les autres, et saluons ce jeune groupe qui en a sous le synthé. Cheers.