The Bohicas – The Bohicas (EP)

Un début ultra prometteur de ce tout nouveau groupe londonien. A découvrir sans tarder : "XXX" et "Bloodhound".

Okay donc l’une des tartes dans la tronche découverte en 2014 s’appelle The Bohicas, groupe fraîchement signé sur le label Domino Records (Arctic Monkeys, Franz Ferdinand, The Kills) et dans lequel on retrouve le frère de Eugene McGuiness (lui-même ancien guitariste accompagnant Miles Kane).

Flanqué de 3 mohicans à ses côté, Dominic McGuiness(chant/guitare) frappe son incursion dans le monde du rock de 4 titres fulgurants. Un savant mélange de Black Rebel Motorcycle Club, Miles Kane, Supergrass et T-Rex. Donc une sorte de Glam Garage Psyché Pop Rock ? Exactement. Mais on s’en fout… Ce qui compte ici à l’écoute de cet EP, c’est cette énergie punk qui habite ce quator. Ce je je-m’en-foutisme royal de lads anglais qui rappelle un certain tandem illustre. Oui les Gallagher Brothers dans leurs jeunes années partant à la conquête du monde.

Au menu : guitares trempées dans la fuzz, chant éraillé et frondeur (dans la veine furieuse de Liam Gallagher juxtaposant sa voix à celle de Marc Bolan), basse saturée, batterie chaude et élastique. Le tout avec un tempo de forcené.

Il y a ce “Crush me” avec sa batterie “velvétienne”, ses saillies de fuzz, cette ligne de basse sourde et abrasive, ce blues déraillé dans le son des guitares. Le chant convoque la meute. Les lads sont de sortie et ça va saigner. Les gimmicks glam rock à la T-Rex emportent le refrain et les chœurs dans un ultime élan enragé. Et putain ce son dans le solo de guitare…Ça dépote.

“XXX” la joue Black Rebel Motorcycle Club sur un riff de basse rockabilly 50’s hypnotisant. Chant filtré dans les mediums, le titre évolue crescendo dans un coupe-gorge psychédélique où les guitares ont pris l’apparence de lames de rasoir aiguisées à travers un inquiétant kaléidoscope de delay, flanger, écho, fuzz… Ici les grattes font le boulot pour créer un angoissant point de non-retour. Telles des ombres menaçantes, elles vont et viennent planter leur aiguille par petits coups… Il y a du Death In Vegas (“Hands around my throat”) dans la tournure assurément malsaine et maléfique que prend cet “XXX”.

“Bloodhound” poursuit cette veine garage psychédélique avec ces couplets frondeurs, ces guitares érigées dans l’urgence, ce chant tantôt punk et pressé tantôt pop et fédérateur. Un énorme riff bien gras baigné dans la réverbe et la fuzz ajoute au plaisir des oreilles. Un groove énervé agite le bocal, celui-ci se brise sur un fascinant solo fuzz à fond les caisses à 2’20 avant de partir en vrille sur une impressionnante reprise de fûts à 2’40. Ex-plo-sif ! Mâchoire explosée…

Est-ce que “Swarm” va calmer les débats ? Non. The Bohicas a décidé de se fracasser avec élégance dans le mur. Le groupe franchit le mur du son sur un final instrumental absolument chaotique. En mode rien à foutre de tout. Le pare-brise éclate, les guitares ont crevé les pneus, le chant dérape sur l’asphalte, la rythmique basse/batterie achève d’aplatir la carcasse incandescente de la mustang pilotée par The Bohicas…

Un premier effort d’un groupe qui a de la gueule tant esthétiquement (2 blacks : Dominic John/guitare, Adrian Acolatse/basse et 2 blancs : Dominic McGuinness et Brendan Heaney/batterie) que musicalement. L’univers psyché garage dans lequel ils évoluent reprend les choses là où Black Rebel Motorcycle Club les avait laissé. Abrasif et rageur. Avec un savoureux travail des guitares pour conférer cette dimension déjantée et teintée de noirceur à l’ensemble. La classe tout simplement. A voir ce que le groupe donnera dans la foulée avec un premier album.

En attendant ne loupez pas cet extrait live ci-dessous, ça ne rigole pas…

https://www.youtube.com/watch?v=sglfTd9IAUE