Réveil. Suis-je en 1971 ?
Walk to the One You Love démarre fort. Dans une tradition fidèle au “Do It Yourself” (2 premiers albums bricolés dans leur basement), les cinq têtes de veau de Chicago livrent un album dont les quatre points cardinaux semblent être : 1/ Le son des guitares façon « Let It Bleed » des Rolling Stones (Keep It Together par exemple) 2/ Des saillies vocales écorchées dignes d’un Mick Jagger félin et sur les nerfs (prenons par exemple Cold Lips) 3/ Un son garage folk/blues/rock/psychédélique du même acabit que The Black Lips et The Brian Jonestone Massacre 4/ Branleur & cool attitude à la Dandy Warhols (Heavenly Showers au hasard)
Ces cinq petits gars de Twin Peaks nous livrent en 2016 un très bon millésime garage rock. Rétro à souhait donc. Twin Peaks semble figé en 1971 entre l’insouciant et juvénile « Teenage Head » des Flamin’ Groovies et le « Let It Bleed » des Rolling Stones. Nous sommes donc véritablement dans le bon goût les amis !
Capables aussi de ballades géniales aux intonations poignantes (Getting Better) et au registre West Coast électrique que les adorateurs de Crosby, Stills, Nash & Young apprécieront. Les Twin Peaks livrent un disque frais et pétri de vibrations positives comme sur Wanted You et ce My Boys solaire et floral coincé entre les Dandy Wahrols, The Bees et The Byrds.
Un groupe qui sonne garage tout en parant leur assemblage de saillies blues/folk rock parfois imbibé de teintes psychédélique à l’image de Stain et son kaléidoscope de lumières onirique, digne pastiche psyché semblant tout droit sorti de « Their Satanic Majesties Request » des Rolling Stones. You Don’t imprime son tempo léthargique. Odeur de joint brûlé dans les lampes d’un ampli Vox. Les Dandy Warhols sont de sortie.
Des chansons qui sonnent live. Un esprit résolument collectif (plusieurs chanteurs et compositeurs). Une bande de potes qui s’éclatent et cela s’entend pour notre plus grand bonheur. Une façon de jouer qui comme sur Lolisa peut parfois confiner au bordel façon Brian Jonestone Massacre.
Si la morosité vous gagne, branchez-vous sur courant alternatif avec Holding Roses et Butterfly. Deux gros calibres. La première se fend d’un refrain qui a tout de l’hymne de stade. Un poison entêtant aux allures grandiloquentes d’un Bruce Springsteen. On y décèle même des intonations typiques du hard rock 80’s (Guns N’Roses, Scorpions) revisitées à la sauce garage/glam rock.
Butterfly est un véritable élixir de jouvence pour la crise de la quarantaine. Une chanson qui dépote, entre « head banging », majeur pointé vers le ciel et sourire niais mais heureux. Sans se prendre au sérieux. Rock’n’roll tout simplement. Fuck it. Twin Peaks emballe l’affaire avec un dernier Have You Ever qui claque comme un bon vieux Supergrass à la sauce glam rock 70’s. Yeah.
Et pour ne rien gâcher un extrait live qui donne au rock ses lettres de noblesse : énergie, sueur, désinvolture, foule compacte, cris, déchaînements, électricité. Ces cinq branquignoles sont en tout point parfaits. Yeah again.