En 35 minutes et 10 chansons, le collectif suédois de I’m From Barcelona emmené par sa tête pensante, Emanuel Lundgren, (plus de 25 musiciens tant sur scène qu’en studio !) signe un disque très réussi. Un concentré de chansons enjouées qui pourraient se symboliser par un “smiley” géant. Des mélodies efficaces, spontanées, pleines de fraîcheur. “Growing Up is for Trees” est un album qui fait du bien par ces temps qui courent.
Dans la traditions des grands orchestres folk pop venus du grand Nord (Of Monsters, Of Montreal etc.), les scandinaves signent des chansons aux airs immédiats et particulièrement entrainants à l’image de Lucy et du fabuleux Violins qui ouvre l’ensemble avec un refrain dévastateur. Rien de prétentieux n’émane dans ce collectif. Des instrumentations épurées au service des mélodies. Tout aussi fabuleux et jouissif l’est ce Sirens évoluant entre légères digressions jazzy et tours de montagne russe pop folk.
Le groupe sait aussi verser dans une sensibilité touchante à l’image de la chanson éponyme Growing Up Is For Trees. Une fragilité de verre couchée sur un banjo et des dentelles de notes de piano. Pas de boursouflures. Le chant voyage et s’évanouit dans une belle immensité. La bande son d’une aurore boréale.
On aime aussi cette pop fanfare détonante telle que façonnée sur Helium Heart et Benjamin. Du Beirut sous prozac. En fait, I’m from Barcelona est la version colorée et joyeuse de Arcade Fire. Des chansons gorgées d’optimisme, de symphonies pastorales qui n’ont qu’un seul précepte : rire, danser, s’empoigner fraternellement, s’embrasser.
Un disque qui célèbre la vie. Un disque où la nostalgie se distille subtilement, que ce soit sur la fanfare western de Departure, qui convoque avec brio des réminiscences de Johnny Cash et Herman Düne, ou sur le superbe Summer Skies qui achève ce 4ème opus des suédois sur un très joli final prog jazz où trompette et basse se tutoient avec raffinement.
I’m From Barcelona s’était fait connaître en 2006 avec l’album “Let Me Introduce My Friends”. Un gros succès du à la chanson “We’re from Barcelona”. Les deux autres disques étaient de moins bonne facture. Ce “Growing Up is for Trees” est de loin ce qu’ils ont fait de mieux. A l’exception de Not Just Anything, le disque ne souffre d’aucune longueur et répétition. Plus éclectique que ses prédécesseurs, et surtout affublé de mélodies et refrains d’une remarquable beauté.
Un lot de chansons parfaitement taillées pour la route. Pétries de bons sentiments et de rêveries. Une certaine douceur. Une certaine candeur. Une certaine naïveté qui est bonne à prendre. Se laisser vivre, se laisser bercer par des choses belles et simples comme sur la ballade Gotta Come Down.
Bref… Un disque qui fait du bien. Et qu’on aura toujours plaisir à réécouter épisodiquement pour se donner du baume au cœur.