Une vieillerie de tôle noire. Des dégaines à la Jack White. Le mot clé “Generation”. Une cover qui accroche. Night Beats nous vient de Seattle. Ils ont tourné avec Black Lips et les Black Angels, par exemple. Et c’est déjà bien. On écoute.
“Celebration #1”. Emetteur radio. Nous recherchons activement la fréquence Night Beats. Une batterie métallique glaciale, quelques incantations flous parlées, une fuzz qui ricoche. Le décor est planté sur une ouverture d’album musclée.
“Power Child”. Les voix s’envolent et restent perchées très haut, une certaine condescendance ou rêverie, c’est selon. Le refrain martèle. La basse groove à souhait tout en semblant courir derrière. La cymbale clashe. Ce son reste froid et lointain. Une certaine idée de l’inaccessible. Course poursuite. Le solo de 2’36 met tout le monde d’accord dans un ricochet de wha.
“Right/Wrong” apaise. La reverb s’élargit pour retomber en flaques. Une certaine douceur mélancolique et retro. Une qualité d’orateur. Le monde écoute.
“No Cops” démarre sur un riff typiquement Oasis et BRMC. Puissance, accords de puissance doublés à l’acoustique, assise rythmique binaire. La voix est salie avec un effet porte-voix contestataire.
“Porque Mañana” glisse langoureusement. Brouillée dans un flot de reverb 60s, la voix discute.
“Sunday Mourning” aurait pu être composée par Kasabian. Le mix fait planer encore ce voile imprécis sur la chanson. Mais c’est carré, précis, systématique.
“Shangri Lah” convoque la cavalcade du far-west. On pense forcément à Ennio Morricone. Et à la rage vivace et soudaine des Doors sur le refrain. De belles références.
“Burn to Breathe” est un titre de studio, les cloisons capitonnées assourdissent. Nous sommes en régie et apprécions la reverb naturelle d’un son live qui monte un étage. La batterie floue parsème, un groove à la Hendrix qui brode.
“Bad Love” balance le rock’n’roll. Celui des origines. De beaux cuivres, une voix urgente possédée. Un piano bar enfumé.
“Last Train to Jordan” ne me laisse pas de souvenir impérissable. Une expérimentation noyée sous la reverb.
“Turn the Lights” dévoile une facette crooner, le chanteur attrape alors le pied de micro. Banane. Légèreté et déhanché.
“Egypt Berry” est un bon vieux Blues/Rock râpeux. Les égyptologues rassemble l’histoire du Rock, en autant de fragments épars. Les Who. Qui font écho au mot “Generation” du titre d’ouverture. Fin.
Bardé d’influences 60s et 70s, Night Beats réussit un mix de saveurs parfois lointaines mais qui apporte liant, épices et une fine complexité. Les papilles sont en émoi. Manque peut-être une dose de folie, qui pourrait prendre la forme d’un solo interminable qui fleure bon le psychédélisme. La cherry, sur le capot.