The Dandy Warhols – Distortland

A se mettre sous la dent : Give, All the Girls in London, Pope Reverend Jim.

2000. 16 ans. Une période longue pendant laquelle les Dandys étaient quasi en stand-by (boudés des critiques malgré leurs albums nombreux), n’ayant su réitérer l’ovni « Thirteen Tales from Urban Bohemia ». Je suis un peu mauvaise langue, peut-être. Mais ils font désormais partie de la scène Rock alternative vieillissante et semblaient parfois avoir sombré dans une facilité certaine. Heureuse découverte que ce 8ème album mixé par Jim Lowe (Beyonce, Taylor Swift). J’y découvre une recette moins gimmick, plus de variétés. De l’anarchique, du planant. Un certain flou qui déroule pourtant 10 titres déglingues joliment. Écoute.

« Search Party » ouvre un rêve éveillé. Lumineux et technoïde, résolument urbain. Une bonne humeur communicative toujours teintée d’un voile pastel agréable.

« Semper Fidelis » est plus sombre. Les voix se mélangent au décor. Une texture robotique. Une distorsion numérique. Expérimentale.

« Pope Reverend Jim ». Le palm mute cher aux Dandy Warhols. Un côté crooner 60s déglingue. Petite guitare qui s’amuse dans les aigus, anarchique. Une bonne pêche en voiture. Surf.

« Catcher in the Rye » campe une ballade pop gentille qui met en scène cloche et clavier xylophone. Un monde plus enfantin et sautillant.

« STYGGO » semble évoquer une certaine sympathie démoniaque. Basse qui sursaute rondement. Une influence exotique. Du Rock californien qui ouvre les shakras.

« Give ». Arpège sombre ou lumineux selon l’humeur. Introspection. Qui invite au rêve, en douceur. Une autre facette intelligente du groupe. Tout en nuances.

« You are Killing me » est le titre radiophonique de l’album. Une recette qui fonctionne. Gros son en powerchords étouffés. La batterie qui part, saccade. Frappe et frustre. Une voix qui enveloppe tout cela d’une saine intention. Un titre gentil qui ne demande qu’à rembobiner l’histoire inlassablement. Facile mais bien intentionné.

« All the Girls in London ». La voix dérape à la Joe Strummer. Un brin de cynisme et de who cares? Les breaks sont intelligents pour éviter la soupe populaire. Le pied frappe, la tête bat. Nous sommes vendredi. La vie est belle, guys.

« Doves » s’écoute en altitude, une alternative rythmée à la playlist Airfrance. Je la propose aux pubeux.

« The Grow up Song » retient les chevaux. Nuances qui frisent, les cordes s’épuisent de bave. La voix ventile, rauque. Une ballade sur le fil. Qui se finit par « shit ». Tout est dit.

Un album varié qui emprunte ça et là influences et recettes. Un enregistreur de cassettes des 80s au fond de la cave de Courtney Taylor. Mais le tout semble désormais auréolé d’un savoir-faire respectable et assumé. Les Warhols déroulent joliment leur album sans lasser. Un exercice sur le fil pas toujours évident. Avec deux ingrédients nécessaires à toute bonne mayonnaise pour qu’elle prenne. De la Pop. Du Rock. Shit.